Au Musée Cantonal des Beaux Arts de Lausanne et au Kunsthaus de Zurich, quatre sympathisant de Renovate Switzerland se sont aujourd’hui collés au cadre de deux célèbres tableaux de peintres suisses. Sous le slogan “pas d’art dans une Suisse qui flambe” ils appellent leurs concitoyens à prendre leurs responsabilités et à rejoindre la résistance civile climatique. Entre la canicule historique de cet été et les pénuries énergétiques annoncées pour l’hiver, ils annoncent être de retour sur les autoroutes du pays en octobre pour exiger la rénovation thermique des bâtiments.
Ce dimanche, peu après 14 heures, Anaïs Tilquin (30) et Eric Ducrey (47) se sont collé la main au cadre de Maloja en hiver de Giovanni Giacometti , exposé au Musée Cantonal de Beaux Arts de Lausanne. Au même moment, Max Voegtli (29) et Gilbert Rossier (49) se collaient la main à l’œuvre Alpweiden de Giovanni Segantini, au Kunsthaus de Zurich. “Pas de paysages bucoliques dans une Suisse qui flambe, pas d’art sur une planète morte”: tel est le message avec lequel ils ont interpellé les visiteurs et visiteuses des deux musées. Ils appellent leurs concitoyens et concitoyennes à rejoindre la résistance civile climatique, face à un gouvernement qui “vandalise le pays”.
“Ce pays est en train d’être vandalisé”
C’est avec beaucoup de respect et d’estime pour l’art et l’histoire suisses qu’Anaïs Tilquin, Eric Ducrey, Max Voegtli et Gilbert Rossier se sont collés aux tableaux de Giacometti et de Segantini, représentant des paysages alpins traditionnels. Ces paysages que nous connaissons et aimons sont gravement menacés par la crise climatique, de même que la possibilité de pouvoir préserver et transmettre cet héritage artistique, culturel et patrimonial aux prochaines générations.
J’ai étudié l’écologie pour comprendre le monde vivant, pas documenter sa mort. Notre survie dépend d’écosystèmes fonctionnels, et ils sont en train d’être vandalisés par le gouvernement, qui accélère la déstabilisation de notre climat. Les paysages font aussi partie de notre identité, on les hérite de nos ancêtres, comme les œuvres d’art. On va leur léguer quoi, aux gosses? Des cendres? C’est intolérable. C’est pour empêcher ça que j’ai rejoint la résistance civile.
Citation d’Anaïs Tilquin, 30 ans, ex-chercheuse en écologie
Responsabilité citoyenne face à l’ineptie des politiques
Après un été caniculaire, c’est un hiver austère qui attend la population en Suisse. Les pénuries d’énergies annoncées feront subir à la population une situation extraordinaire et qui promet de s’aggraver dans les prochaines années. Petits gestes individuels, demi-mesures et retour aux combustibles fossiles pour régler la crise ? Une ineptie, un manque de responsabilité et d’anticipation intolérables pour les sympathisants de Renovate Switzerland. D’autant plus que des solutions à long-terme et profitables à toute la population existent. C’est le cas de l’isolation thermique des bâtiments.
De retour sur les autoroutes du pays dès le 3 octobre
Les sympathisants de Renovate Switzerland ont annoncé recommencer les blocages d’autoroutes dès le 3 octobre. Leur demande reste la même: un plan pour isoler un million de maisons d’ici à 2040. Ces passoires thermiques sont actuellement responsables de 33% des émissions de CO2 de la Suisse. Elles engendrent des coûts immenses en chauffage en hiver, et sont insupportables de chaleur en été. D’ici octobre, les sympathisants organisent de nombreuses séances d’information dans les plus grandes villes de Suisse (Zurich, Bienne, Lausanne, Genève) et en ligne. Ils invitent leurs concitoyens et concitoyennes à les rejoindre.
On peut encore changer la fin de l’histoire. Mais seulement si on s’y met ensemble. Individuellement et collectivement, nous devons prendre nos responsabilités et arrêter de tolérer la destruction de nos vies et de tout ce qui nous est cher. J’appelle tous mes concitoyens et concitoyennes ayant un minimum d’estime pour notre pays, les gens qu’ils aiment et eux-mêmes à rejoindre la campagne Renovate Switzerland et à participer aux actions non-violentes en octobre.
Citation de Gilbert Rossier, 49 ans, enseignant de sport
| Cet été, la Suisse a enregistré le deuxième été le plus chaud depuis le début des mesures en 1864. Les étés de canicule records tels que nous en avons connus cette année seront la norme pour un été moyen d’ici 2035. De telles chaleurs apportent leur lot de catastrophes et de souffrances. En Suisse, les glaciers disparaissent à un rythme effréné, les forêts brûlent ou meurent, les surfaces agricoles sèchent, les récoltes sont mauvaises, les lacs et les rivières s’évaporent. Ailleurs dans le monde, des millions de personnes perdent leur lieu de vie ou souffrent déjà de la famine. |