Cette semaine, la campagne Renovate Switzerland n’a pas faibli, avec deux blocages d’autoroute. Les sympathisantes et sympathisants de Renovate Switzerland ne perdent pas leur objectif de vue: engager le Conseil fédéral à faire isoler un million de maisons d’ici à 2040, une mesure réaliste et efficace pour éviter l’effondrement climatique. Toutefois, une pause stratégique est prévue dans les actions coup de poing. Elles reprendront si le gouvernement ne prend pas le temps de répondre à la demande dans les prochaines semaines. Dans tous les cas, la campagne aura toujours besoin de vous! Rejoignez dès maintenant une réunion publique!
Berne et Crissier
Le matin du 19 avril, en pleine heure de pointe, trois citoyennes et citoyens ont bloqué la sortie de l’autoroute de Wankdorf en direction de Berne, se collant à la chaussée. Le vendredi suivant, à nouveau six personnes ont interrompu à elles seules la circulation pendant plus d’une heure à la sortie de Crissier sur l’A18. Une semaine plus tôt, la même action a eu lieu près de Lausanne et sur le pont du Mont-Blanc à Genève. Jusqu’ici, 16 personnes ordinaires ont participé à ces actes de courage civique. Pour rappel, la demande reste la même: obtenir du Conseil fédéral un plan d’action national pour la rénovation, d’ici 2040, d’un million de maisons à isoler d’urgence. Les mesures doivent notamment assurer une augmentation des subventions à la rénovation (à quintupler pour atteindre un milliard par an) et la formation de 100’000 travailleuses et travailleurs supplémentaires d’ici 2025. Cela contribuera à faire baisser drastiquement les émissions de CO2 et à limiter ainsi les répercussions de la crise climatique. Rappelons aussi que Renovate Switzerland s’inscrit dans un mouvement international d’individus comme les autres, demandant fermement et courageusement à leur gouvernement des mesures similaires pour garantir un avenir viable pour les futures et jeunes générations.
Des réactions politiques favorables
Première victoire, le combat de Renovate Switzerland fait réagir les politiques et les médias. La semaine dernière dans les médias, certains et certaines ont même fait savoir leur soutien à la cause. C’est le cas d’Antonio Hodgers, conseiller d’Etat (Les Vert.e.s/GE), qui s’est exprimé sur le plateau de l’émission Forum. Selon lui, la revendication de la campagne est “parfaitement raisonnable”, “fondamentale” et “devrait faire consensus”. Olivier Feller (PLR/VD), dans le Le Temps, s’est dit également “séduit par la proposition de Renovate Switzerland”: “Il faut s’en donner les moyens et créer les conditions-cadres qui actuellement ne me paraissent pas réunies», affirme-t-il. Une autre PLR, la conseillère nationale Simone de Montmollin (GE) a déclaré sur le plateau de Léman Bleu: “Je comprends l’inquiétude et je partage la volonté de pouvoir être entendu sur l’impérative nécessité d’atteindre les objectifs que l’on s’est fixés dans le cadre des accords de Paris, d’infléchir cette évolution du climat qui est une priorité pour tout le monde”. Quant à son collègue Nicolas Walder (Les Vert.e.s/GE), il soutient pleinement la revendication de Renovate, d’autant plus qu’il n’y a actuellement “pas de loi qui oblige les propriétaires à [rénover], alors que, vu l’urgence climatique, cela devrait être le cas”.
Toujours pas de réaction claire de la part du Conseil fédéral, alors que la situation en Ukraine fait peser une menace sur la sécurité énergétique de la Suisse, avec la hausse des prix de l’énergie. Or, pour la population, une bonne isolation des bâtiments permettrait à chaque ménage d’économiser jusqu’à 60% des factures de chauffage, en plus d’être un bénéfice notable pour l’économie suisse via la création d’emplois et l’investissement dans des entreprises et initiatives locales.
La résistance civile: un acte légitime et nécessaire
Renovate Switzerland a annoncé lever les blocages pour quelques semaines, afin de laisser un temps de réflexion au Conseil fédéral et de se préparer au cas où aucune mesure ne serait prise. En effet, passé ce délai, les sympathisants et sympathisantes entendent reprendre les actions de résistance civile, si aucun geste n’est fait. A-t-on une meilleure option pour instaurer le changement nécessaire alors que le temps presse? Christian, l’un des participants à la campagne, rappelle dans une interview donnée au Blick que notre système politique est trop lent pour faire face à l’urgence climatique et écologique: «On nous dit de lancer une initiative populaire. Il faut compter de six à dix ans depuis la récolte des signatures jusqu’à la mise en œuvre. Un temps que nous n’avons pas». Par ailleurs, Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU lui-même, a affirmé après la parution du dernier rapport du GIEC qu’une dette était due aux membres de la société civile, eux qui ont jusqu’ici “demander des comptes” à la classe dirigeante. “Nous devons nous appuyer sur leur travail pour créer un mouvement depuis la base qu’il sera impossible d’ignorer.” Ce mouvement, chaque citoyenne et citoyen a le pouvoir d’y contribuer. Face à l’urgence et le manque d’action, la désobéissance civile prend toute sa légitimité.
Comme le racontent les citoyennes et citoyens engagés dans les blocages, ils ne font pas ça pour le plaisir de déranger ou culpabiliser les automobilistes, mais pour le bien commun. Certes, avec la peur au ventre de se mettre ainsi en danger, physiquement et légalement, leurs craintes pour le futur sont infiniment plus grandes. C’est pourquoi, face à cette peur, il ne reste pas moins que le courage!
Rejoindre
Rejoignez une réunion publique près de chez vous ou depuis chez vous. Elles sont données par des personnes ayant participé aux actions de blocage ces deux dernières semaines. Rencontrez-les et engagez-vous avec elles et eux… pour GAGNER!:
- Tous les mercredis en ligne (DE + FR), 19:00-21:00: Lien d’inscription
- Neuchâtel: 26 avril, 19:00-21:00
- Zurich: 28 avril, 19:00-21:00
- Lausanne: 3 mai, 19:00-21:00
- Fribourg: 6 mai, 19:00-21:00
Plus d’infos ici: rejoindre · mitmachen
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