Pour ces citoyennes et citoyens ordinaires, l’isolation d’urgence des bâtiments est la mesure la plus évidente et un premier pas en réponse aux crises climatique et énergétique. Dans leur lettre, les citoyens et citoyennes ont en outre informé la conseillère fédérale de leur intention de s’asseoir sur les routes suisses dans les prochaines semaines, ceci jusqu’à ce qu’une réponse soit reçue. La campagne s’inscrit dans un mouvement international de résistance civile face à la crise climatique.
Dans sa lettre, Renovate Switzerland demande que le Conseil fédéral promette de présenter, en quatre mois, un plan d’action national pour permettre aux cantons de rénover, d’ici à 2040, le million de maisons qui nécessite une isolation d’urgence. Un tel plan aura pour effet de réduire drastiquement les émissions de CO2, diminuer la dépendance énergétique de la Suisse envers l’étranger et diviser par deux les factures énergétiques.
- Ce plan veillera, entre autres, à ce que:d’ici 2023, les subventions à la rénovation soient quintuplées pour les porter à 1 milliard par an, avec un programme pour protéger les locataires des hausses de loyer
- D’ici 2025, 100 000 travailleurs supplémentaires soient formés dans le secteur du bâtiment
La crise climatique et la dépendance aux énergies fossiles font peser des risques de déstabilisation sur l’économie, sur la sécurité du pays et sur la démocratie suisse. Isoler les bâtiments, c’est une mesure simple et un premier pas pour agir contre le chaos qui nous attend.
Willy Burri, grand-père de 68 ans et médecin dentiste retraité, participant à la campagne.
La résistance civile comme dernier recours
Au vu de l’échec des objectifs climatiques de la Suisse, et constatant que le gouvernement ne peut porter seul l’ambition d’une sortie de crise, les citoyens et citoyennes ordinaires ne voient plus d’autre choix que d’entrer en résistance civile. Sans autre ambition que la préservation de ce qui leur est cher et jusqu’à ce que la loi déjà existante soit appliquée, ils s’assiéront pacifiquement sur les routes du pays à partir du mois d’avril.
le dernier rapport du GIEC le montre très clairement: la vie dans notre pays telle que nous la connaissons actuellement est menacée. Nous demandons simplement à ce que le gouvernement prenne ses responsabilités légales et morales et offre à la population un plan pour éviter de vivre l’enfer.
Selina Lerch, psychomotricienne de 27 ans, et participante à la campagne.
Un niveau de perturbations sans précédent à l’international
L’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la France, la Norvège, les États-Unis, le Canada et l’Australie connaîtront eux aussi dans les prochaines semaines un niveau sans précédent de perturbations. Ce soulèvement international comprend des occupations d’autoroutes et d’infrastructures, des grèves de la faim et autres actions non-violentes.
Après une augmentation de 1,2 degré des températures moyennes mondiales, et l’enchaînement de crises sanitaires, sociales, énergétiques, de plus en plus de citoyens à travers le globe perdent espoir en la capacité des gouvernements à gérer seuls la situation. “Toutes les tentatives de faire pression pour qu’ils agissent de façon proportionnée à la crise ont échoué. La résistance civile est tout ce qu’il nous reste car le temps est écoulé. Personne ne viendra à notre secours”, dit Augustina Dieges du groupe Ultima Generazione (IT). Pour gagner, ces citoyens et citoyennes pousseront le conflit non-violent aussi loin que nécessaire. Des arrestations massives sont attendues.